La comptabilité générale et la comptabilité analytique se diffèrent sur plusieurs points. En comptabilité analytique, on distingue les charges incorporables et celles qui ne sont non incorporables. Quelles sont les différences entre ces deux types de charges ? Pourquoi les séparer ? Et comment les calculer ?

Comprendre les différences d’incorporation

Si la comptabilité générale tient compte de tous les coûts relatifs à l’activité d’entreprise, la comptabilité analytique, elle ne les incorpore pas tous. Par conséquent, il existe une différence entre les charges figurant dans « les comptes des charges » ainsi que celles qui sont incorporées et retenues en comptabilité analytique. D'où les différences d'incorporation.

Cette dernière reprend notamment les charges de la classe 6 de la comptabilité générale et les retraites afin de pouvoir déterminer les charges qui doivent incorporer dans les coûts. Mais, pourquoi certaines sont-elles non incorporées ? Tout simplement parce que la comptabilité analytique entre plus en détail et tient compte des services qui ont un lien direct avec les activités de l’entreprise et qui sont les plus coûteux. Ce qui permet par la suite au dirigeant de prendre facilement des décisions de gestion afin d’optimiser la rentabilité de l’activité de l’entreprise, cliquez ici pour en savoir plus.

Quelles sont les charges incorporables ?

Les charges qui figurent dans la classe 6 de la comptabilité de l’entreprise sont presque toutes des charges incorporables. Certaines d’entre elles sont dites des charges directes. Ce qui signifie qu’on connaît à quel stade de la production elles sont incorporées. On connaît par ailleurs leur montant. Par exemple, un fabricant de spas gonflables qui achète ses moteurs à un sous-traitant connaît le coût de ceux-ci.

Certaines charges sont en revanche indirectes, ce qui rend plus difficiles leurs calculs pour chaque produit réalisé. C’est le cas du salaire d’un responsable d’achats qui se charge de l’approvisionnement de tous les équipements nécessaires pour les différentes unités de production au sein de l’entreprise.

Outre les achats et les charges de personnel, les services extérieurs ainsi que les impôts sont également des charges incorporables. En bref, ce sont des charges qui sont en lien direct avec la production ainsi que l’activité de l’entreprise.

Qu’en est-il des charges dites non incorporables ?

 Ces charges ne sont pas en lien direct avec la production. Par conséquent, le contrôleur de gestion les exclut. Un amortissement de frais d’établissement, par exemple, n’a rien à voir avec l’activité et la production de l’entreprise. Par conséquent, on le casse comme étant une charge non incorporable.

Les charges exceptionnelles hors production également ne seront pas incorporées dans la comptabilité analytique de l’entreprise. Il en est de même des  primes d’assurances, des dotations aux provisions réglementées, ainsi que les charges qui ne sont pas de réelles charges telles que l’intéressement, la participation… sont également exclus.

En ce qui concerne les charges financières, seules celles qui se rattachent directement à la production de l’entreprise seront incorporées. C’est le cas d’un emprunt pour le financement d’une acquisition d’une machine ou d’un matériel de production. En revanche, les agios sont des charges non incorporables.

Ces charges ne doivent pas être tenues en compte dans le calcul des coûts de l’entreprise. Elles seront juste enregistrées en comptabilité générale et permettront d’ajuster les différences entre le résultat de cette dernière et celui de la comptabilité analytique.

En  résumé, ne sont pas incorporées dans la comptabilité analytique :

  • Les charges non courantes
  • Les impôts sur les résultats
  • Les dotations aux amortissements
  • Les provisions pour litige, ou pour la couverture d’un tout autre risque
  • Les charges courantes qui se rapportent aux antérieurs de l’entreprise
  • Les charges récupérables sur des tiers tels que les taxes avancées

Les autres charges composant la comptabilité d’une entreprise

Outre les charges incorporables et les charges non incorporables, il existe d’autres charges également à tenir en compte à savoir les charges supplétives. Ces dernières comprennent essentiellement les charges d’usage telles que l’amortissement d’une durée inférieure à celle qui est tolérée fiscalement, la rémunération des dirigeants ainsi que la rémunération des capitaux propres ou des dividendes de l’entreprise.

En comptabilité générale, les charges supplétives sont nommées « différences d’incorporations pour éléments supplétifs ».

En principe, l’ensemble de ces 3 catégories de charges peut être résumé par les deux formules et équations ci-après :

  • Charges incorporées = charges de la comptabilité générale + charges supplétives – charges non incorporées

Ou

  • Charges de la comptabilité générale = charges non incorporées + charges incorporées – charges supplétives.

En séparant ces différentes charges, il est plus simple pour le chef d’entreprise de faire un suivi des coûts de production et ainsi de prendre des décisions pour les diminuer par exemple. En connaissant toutes les charges incorporables, il a une idée claire des différentes dépenses qui impactent directement la production. Ainsi, si une de ces charges est trop élevée, il pourra par exemple chercher des moyens pour les diminuer.